" T'as changé les plaquettes de frein ? heu non...j'ai oublié...mais cela devrait jouer..."
On changera jamais... pourtant 4000 mètres de descente nous attendent...
Mais bon avant d'y être á cette ultime descente, il y a de la dénivelée á attaquer.
De 4300m, plonger á moins de 1000m, passer un petit pont au dessus d'un fleuve déchénée et remonter sur un plateau á plus de 4000m.
Nous remontons avec patience et determination cette vallée accompagnée fidelement par la douce mélodie de la rivière qui suit son nid.
Un soir ne trouvant pas d'auberge, nous trouvons gîte au centre de soin.
La toilette familiale se fera dans la rivière pour le grand plaisir de Jade qui n'a plus sortie son bikini depuis l'Argentine.
A notre retour, le village compte un nouveau contribuable, la petite Ruth a vu le jour avant la tombée de la nuit! Nous avons honte de le dire mais nous sommes soulagés, notre chambre n'étant séparée que par une fine porte de la salle d'accouchement. On n'arrive pas tellement imaginer comment Jade aurait gérer cette situation.
Nous felicitons donc doublement la maman!!
Parfois, nous tentons de repondre á de drôles de questions du style:
- "C'est où la tour de Babel?"
- "Séoul est elle la capitale de la France?"
- "Les cheveux de Jade sont ils décolorés?"
- " Pourquoi Sara a t elle autant de piqures de moutiques?"( encore une incompréhension face á l'utilité des taches de rousseur).
- "Ou est le moteur sur notre vélo?"
Les jours s'enchainent, inlassablement et avec bien du courage nous unissons nos forces pour nous hisser auprés des étoiles. Le froid est maintenant de rigueur. A la tombée de la nuit,
le firmament comme un vieux manteaux usé par la vie que l'on fait sécher devant un feu, laisse transparaitre de petites lumières qui n'arrivent pas á nous rechauffer. Il fait bien cru dans ces refuges, le thermomètre affiche á plusieurs reprises 0 degrés.
La toux de Jade persiste, son front est chaud, ses petits yeux brillent, les conditions de vie tant précaires, et encore des montagnes entament son moral. Elle perd goût au voyage et nous, sommes tant touchés par notre petite qui se bat pour tenir le choc.
Et zut!! une broncho-pneumonie peut se traiter avec des antibiotiques mais pour retrouver notre Jade, il faut une pincée de soleil, un zeste de mer et une louche de place de jeu... et pour ça, il faut que papa et maman pédalent un peu plus vite!
Mais on fait déjà au plus vite...
" T'as changé les plaquettes de frein ? heu non...j'ai oublié...mais cela devrai jouer..."
Finalement on les a pas changées, et nous plongeons sur Nasca. Descente vertigineuse de 80km, et passons de 4300m á 600m.
Il est pourtant difficile de se lacher, les lacets sont sérrés et les automobilistes sans précautions.
Nous découvrons la plus haute dune du monde, et traversons la deuxième zone la plus aride d'Amérique latine.
Equipement de départ: gants, bonnets, gore tex, double couche polaire, chaussettes, carriole hermétique.
Equipement d'arrivée: T shirt, Téva, carriole en tenue d'été
Une fois en bas, aprés 3h30 de descente, nous croisons notre premier cycliste de plaine, assis sur une borne, fumant une cigarette accompagnée d'une bonne bière...
C'est la fête, Jade joue avec les perroquets et ouvre la cage, cette fois ci on ne lui en tient pas rigueur, elle va mieux!!!
On s'offre un petit apéro de bienvenue, une bière pour Dom, un jus préssé pour Sara, et un yahourt pour Jade qui en était privée depuis deux mois.
Les fameuse lignes de Nasca ne se voyant que du ciel, nous nous envolons pour les contempler. Les lignes on les a vues pour sûre, mais on peut pas dire qu'on s'est detendus pendant le vol, puisque le pilote nous envoie des "G" á chaque figures Inca, inclinant vertigineusement son cesna. Jade et Loulou s'en sortent bien mieux que les parents qui sont soulagés le lendemain de réenfourcher leur tandem.
Etape sur laquelle nous battons notre record de vitesse et passons de 60 á 66 km/h.
A Ica, on tente le surf de sable, fidèle á la mode surfeur nous avons durant 2h le cul dans le sable. On s'est plus marré á faire de bonnes descentes de luge qu'á travailler notre style.
Paracas, enfin le pacifique, où les bords de plage sont peuplés de pellicans. La peninsule compte de nombreuses espèces d'oiseaux, des lions de mer, des pingouins.
Une fois de plus quelle chance nous avons lá de contempler de si beaux endroits.
Les 200km de côte qui nous séparent de Lima sont vite avalés et nous découvrons Lima et sa fidèle brume.
Evitant le centre ville, nous dormons á Miraflores, le quartier le plus sûre, ne vous inquiétez donc pas les grands maman.
Dans 1400km, la frontière équatorienne , mais c'est surtout Jo et Nic qui viennent passer leurs vacances avec nous !!!
Nous pensons bien à vous
les Jasado.
PS: n'ouliez pas de visiter le monde de Jade.