Villazon, 3400m d'altitude, poste frontière Bolivien, que nous traversons en un éclair.
L'ambiance change instantanément, femmes aux chapeaux melons (tradition héritée des anglais construisant les chemins de fer au siècle dernier) et aux jupes bouffantes portant leur bébé sur le dos enveloppés de tissus de couleurs vives.
Les marchés sont gorgés de fruits et légumes, les jus de fruits préssés s'achétent á chaque coin de rue, les échoppes sont envahies d'objet made in China.
Nous filons á la gare, ou le train pour Tupiza part deux fois par semaine. Jour de chance, il part cet aprés midi á 15h30.
L'immense wagon de marchandise accueille le tandem et la carriole en toute sécurité.
D'une brusque secousse le train part á l'heure exacte alors que nous sommes déja installés les doigts de pied en éventail.
Aprés 3h de doux bercements, le train s'engage sur un pont traversant un rio, et s'arrête subitement. Pendant 20 longues minutes nous attendons calmement, quand soudain le haut parleur grésille et nous informe que la locomotive vient de déraillée.
Suite á des chutes de pluies importantes, le terrain s'est ramollie, et la voie férrée s'est affaissée.
Les instructions sont simples: rester calme et évacuer le train paisiblement.
Petit problème, nous sommes sur un pont, la nuit tombe, le froid nous saisi, nous avons une fille, 4 saccoches, le sac de mamé, un sac á dos.
Tant bien que mal nous nous extirpons du train, suivons en file indienne le mouvement, sur un chemin accidenté et humide qui nous amène au bord du rio.
Jade imperturbable, perchée sur les épaules du père demande ou sont son maillot de bain et sa bouée.
Nous remontons nos pantalons, enlevons nos chaussures, l'objectif étant d'atteindre la route de l'autre côté de la rivière où les secours promis devraient arrivés
Au bout de deux heures d'attente dans la nuit noire, une colonne de lumière annonce l'arrivée des secours.
Nous embarquons dans des minibus, qui nous amènent á Tupizza, et nous réalisons à quel point les routes sont mauvaises.
Notre monture passe la nuit dans le train et sera acheminée le lendemain á bon port.
La SNCF devrait prendre modèle, les billets nous sont remboursés á 100%.
Bienvenue en Bolivie, Dom s'acclimate en courant au petit coin aussi régulièrement qu'avancent les aiguilles d'une horloge Suisse.
Nous décidons donc de reprendre le train pour Uyuni, les bus n'ayant pas de toilettes! Trop dangereux pour les voisins!
Nous avons rendez-vous avec Albane qui voyage une année en Amérique du sud, et Benoit, son copain qui l'a retrouvé pour trois semaines.
Uyuni, point de départ des excursions dans le salars, le plus grand désert de sel du monde á 3653m d'altitude et ses immenses déserts de pierre á plus de 4500m.
Nous avons choisis de ne pas traverser cette région á vélo, puisque ce ne sont que des routes non goudronnées.
C'est donc avec un 4x4, une cuisinère, un chauffeur, deux Argentins, équipée d'une valise samsonit , Albane et Benoit que nous partons visiter ce décors de rêve.
Les paysages sont envoûtants, nous passons d'une merveille á une autre, traversant des collines á plus de 5000m.
Geysers, volcans, lacs aux couleurs verts, rouges, lamas, flamants roses, rochers sculptés par le vent, sources d'eau chaudes... que nous vous laissons découvrir en images.
Un immense merci á Albane et Benoît, qui se sont tant investis auprés de Jade, et sans qui ce tour n'aurait pas été le même.
Nous sommes actuellement á Oruro, et attendons patiemment que Jade et Sara finissent leur tour de turista...
Prochaine étape La Paz, suivi du fameux lac Titicaca.
Pensées d'altitude,
Jasado